Structure d’ensemble

L’une des caractéristiques qui tend à distinguer la psychoéducation des autres disciplines sociales est l’utilisation d’une méthodologie pratique qui se caractérise notamment par l’utilisation de la structure d’ensemble –ou modèle structural -. Développée principalement en internat au départ, elle s’applique à présent dans de nombreux milieux de travail différents et est encore fréquemment considérée comme l’un des fondements de l’intervention psychoéducative.

L’objectif de cet article est de permettre au lecteur de se familiariser avec les concepts de la structure d’ensemble, ainsi qu’avec son application pratique. Dans un premier temps, les origines de la structure d’ensemble ainsi que le cadre théorique où elle s’inscrit seront succinctement décrits. Par la suite, la structure d’ensemble en tant que telle ainsi que les différents éléments qui la constituent seront présentés. Finalement, les applications pratiques et les études empiriques faites sur cette application seront brièvement abordées avant de terminer par une courte conclusion.

Origines de la structure d’ensemble.

La structure d’ensemble a été développée par M. Gilles Gendreau. Alors qu’il était à la fois éducateur à Boscoville, enseignant à l’Université de Montréal et superviseur au Centre de psychoéducation du Québec. Les réflexions qu’il menait sur la pratique psychoéducative auprès de ses équipes de travail respectives, ainsi que les remarques d’Henri Joubrel lors de sa visite en 1953, l’ont mené à développer une méthodologie pratique (Gendreau, 1978).

La structure d’ensemble a été publiée pour la première fois par Gilles Gendreau en 1978 dans le livre «L’intervention psycho-éducative Solution ou défi? ». Il a ensuite approfondi celle-ci en 2001 dans son ouvrage «Jeune en difficulté et intervention psychoéducative» tout en poursuivant des recherches-actions en collaboration – entre autres – avec le centre jeunesse de Lanaudière et le centre jeunesse des Laurentides

Marcel Renou a publié en 2005: «Psychoéducation Une conception une méthode» qui présente entre autres sa conception de la structure d’ensemble et a influencé la compréhension que les intervenants ont de celle-ci. Enfin plus récemment le centre Boscoville 2000 a publié une série de DVD portant sur le modèle psychoéducatif qui vient compléter les travaux de Gendreau et Renou.

L’évolution théorique de la structure d’ensemble s’est accompagnée d’une évolution de la représentation graphique de celle-ci.

 

Aujourd’hui, la structure d’ensemble est considérée généralement comme un élément central de la psychoéducation en tant que méthodologie de pratique (Renou 2005). Toutefois, en date d’aujourd’hui, il n’existe aucune étude sur l’utilisation réelle de la structure d’ensemble dans la pratique actuelle.

Au niveau théorique, la structure d’ensemble s’inspire principalement des théories Piagétiennes de l’adaptation et des théories systémiques générales de Bertalanffy (1968; Arseneault, Bégin, Bluteau, & Pronovost, 2012 ; Renou, 2005). À cela s’ajoute une influence marquée du courant humaniste, notamment leurs conceptions de l’être humain et de la finalité de l’intervention. Il est donc possible d’affirmer que la structure d’ensemble correspond à une approche mixte de type cognitive, humaniste et écosystémique (Renou, 2005).

Outre ces théories, le développement de la structure d’ensemble est également lié aux concepts de paradigme de l’interaction, ainsi qu’à des conceptions propres de l’inadaptation, de l’éducateur et du milieu de vie comme un système global et dynamique.

 

A l’origine, les cadres théoriques qui ont été utilisés en psychoéducation pour l’application de la structure d’ensemble sont ceux du « paradigme de l’interaction » et de « l’actualisation des forces du Moi » (Guindon, 1969).

Il est parfois jugé à tort que la structure d’ensemble ne peut être utilisée que dans le cadre de ces théories. Au contraire, Gendreau précise que l’approche psychoéducative laisse à l’éducateur une certaine latitude dans le choix de ses modèles de références théoriques pour évaluer les possibilités et les difficultés spécifiques d’un sujet (Gendreau, 2001). En ce sens, le seul élément qui parait indissociable de la structure d’ensemble est la conception du milieu de vie global et dynamique. Ce point sera repris plus en profondeur dans l’application pratique de la structure d’ensemble.

Le choix d’un modèle particulier n’empêche en aucun cas l’utilisation de la structure d’ensemble – qui est une méthodologie pratique – mais cela aura un impact marqué sur la composante moyen de mise en relation.

Définition

Le modèle structural peut être défini comme : un ensemble d’éléments – nommés composantes – qui découpent la réalité d’une intervention et de son contexte afin de :

Faciliter la compréhension et de souligner les aspects importants d’une intervention et d’un contexte existant.
Faciliter la création et la mise en place d’une intervention et d’un contexte.
C’est une structure dynamique dont les composantes interagissent les unes avec les autres. Sa résultante n’est pas un reflet exact de la réalité, mais une simplification de celle-ci qui vise à améliorer la compréhension et l’intervention des psychoéducateurs. Ultimement, l’utilisation de la structure d’ensemble permet de manipuler chaque aspect d’un contexte afin de servir les objectifs d’intervention et, ainsi, contribuer à l’adaptation d’un individu de manière plus optimale (Gendreau, G., & Boscoville 2000; 2003b).

Selon les auteurs, la structure d’ensemble vise la compréhension du contexte (Gendreau 2001) ou bien de l’intervention (Gendreau, G., & Boscoville 2000; 2003a). Il est donc pertinent de préciser la distinction entre ces deux centrations. De façon générale une centration sur le contexte comprend une focalisation plus forte sur l’environnement – notamment les composantes satellites et interactions structurelles – alors qu’une centration sur l’intervention comprend une focalisation plus forte sur l’interaction entre les acteurs – notamment les composantes de l’axe central et interactions relationnels -. Il est à noter que chacun de ces termes sera expliqué ultérieurement.

Gendreau (2001) recommande de tenir compte de la totalité de ces éléments. En effet, toute intervention – ou situation – est entourée d’un contexte. Les éléments de celui-ci peuvent être appréciés par la structure d’ensemble et sont nécessaires à la compréhension de l’intervention. Ce ne sont donc pas deux réalités différentes, mais des réalités intégrées et complémentaires. C’est pour cette raison que dans la définition ci-dessus la formulation: « d’une intervention et d’un contexte » a été utilisée.

Composantes

La structure d’ensemble est construite sur la notion de composantes. Une composante est un aspect de la réalité – milieu, intervention, contexte – qui, de par son importance pour l’intervention, justifie sa prise en compte dans notre compréhension de celle-ci. Il est important de noter que celles-ci ne sont pas toutes de même nature: il s’agit essentiellement d’acteurs – éducateurs et sujets – qui utilisent divers moyens pour atteindre des objectifs (Gendreau 2001).

À l’origine, Gendreau a développé dix composantes pour la structure d’ensemble. Au fil du temps et des recherches, certaines – sujet et éducateur – ont été subdivisées ce qui fait qu’il est possible de retrouver jusqu’à treize composantes dans la littérature. Comme le disait Gendreau (1978): « Si nous sommes arrivés à identifier dix composantes principales, ce n’est pas que ce nombre soit essentiellement exhaustif, mais il rend compte de l’état actuel de nos réflexions ».

En elle-même, la structure d’ensemble est constituée de deux éléments : l’axe central et les composantes satellites. L’axe central est constitué des composantes : Sujet(s), Éducateur(s) et Objectifs. Ce sont les composantes principales à partir desquelles les autres vont se déterminer. Les composantes satellites sont les composantes : Programme, Système de responsabilité, Moyens de mise en interaction, Code et procédures, Temps, Espace, et Système d’évaluation et de reconnaissance. Elles sont appelées satellites précisément parce qu’elles gravitent autour de celles de l’axe central et sont par conséquent dépendantes du niveau de cohérence qui existe entre la définition des trois composantes qui constituent celui-ci (Renou, 2005).

Voici les définitions de ces composantes, telles que décrites par Gendreau (2001); ainsi que par Renou (2005). Afin de simplifier la compréhension, il a été ajouté une synthèse des définitions de ces deux auteurs.

 

 

Il est possible de distinguer les composantes relationnelles des composantes structurelles : Les premières sont au nombre de cinq et elles comprennent tous les acteurs ou les groupes d’acteurs identifiés dans le processus d’adaptation, c’est-à-dire les sujets, les parents, les éducateurs professionnels, les autres professionnels, ainsi que les pairs (Gendreau, Prince, & Bernier, 2005). Quant à elles, les composantes structurelles sont au nombre de huit et elles comprennent les objectifs, ainsi que les composantes dites satellites.

Les interactions

Dans les représentations graphiques de la structure d’ensemble il est possible de voir, non seulement les composantes, mais également les relations entre chacune d’entre-elles. Selon Gendreau (2001), le paradigme de l’interaction constitue la base de l’intervention psychoéducative. Ces interactions jouent un rôle central dans la structure d’ensemble. Ce sont elles qui permettent que la totalité des composantes soient interreliées pour former un tout dynamique.

Il est possible de distinguer deux types principaux d’interactions :

1. Les interactions relationnelles:

Ce sont les interactions entre les personnes qui, à un titre ou à un autre, sont les acteurs de l’intervention. Elles se situent entre les composantes éducateurs et sujets, ainsi que leurs subdivisions, ainsi qu’à l’intérieur même de ces composantes, par exemple entre deux parents ou deux éducateurs. Ce sont donc les relations entre les composantes relationnelles nommées plus haut.

 

 

2. Les interactions structurelles :

Toutes les relations d’une composante relationnelle ou structurelle avec une composante structurelle. Elles se situent: entre les composantes de l’axe central et les 7 composantes satellites; entre chaque composante satellite ainsi qu’entre les acteurs – sujet et éducateurs et la composante objectif.

 

 

Une telle distinction peut être utile dans l’analyse d’une situation puisque les sujets et les intervenants peuvent se caractériser par des interactions structurelles ou relationnelles spécifiques qui peuvent donner des indications sur les objectifs à fixer dans le cadre d’une intervention. Ainsi, selon la tradition psychoéducative, en contexte de réadaptation et selon la perspective du paradigme de l’interaction, ce sont les interactions structurelles et relationnelles qui sont évaluées (Prince, 2010). L’intervenant observe donc les interactions que les sujets ont avec les autres personnes – notamment les pairs et les éducateurs – ainsi qu’avec les divers aspects de la réalité – le rapport du sujet avec le temps, avec le code, etc. -. C’est l’ensemble de ces observations, ainsi que l’évaluation que l’intervenant fait à partir de celle-ci qui vont le guider dans son intervention.

Il est important de comprendre que c’est la compréhension de ces interactions –autant que de la nature des composantes – qui permet de saisir pleinement une intervention.

La structure d’ensemble; un système global et dynamique.

Malgré que les éléments de la structure d’ensemble aient été présentés indépendamment les uns des autres, il est capital de comprendre la structure d’ensemble comme un système global. L’ensemble des éléments ne doit pas être réduit à une nomenclature de type « liste à cocher » auquel un éducateur peut se référer pour la planification de son intervention. La structure d’ensemble doit être comprise dans une perspective plus large où tous les éléments sont reliés aux autres à travers une dynamique d’inter-influence (Gendreau, 2001 Renou, 2005). Selon Gendreau (2001), l’image de la toupie permet de souligner cette notion de système global ainsi que le caractère dynamique de celui-ci.

 

Ordre logique de la structure d’ensemble

Il est possible, selon Renou, d’articuler le modèle structural dans l’ordre logique et chronologique suivant :

À partir des sujets cibles et des référents, pour chacune des grandes catégories d’objectifs (cognitif, affectif, social et psychomoteur) l’éducateur peut, en fonction de son niveau de conscience de la réalité souhaitée et de ses compétences, identifier des conduites à acquérir par les sujets de son intervention. Ces conduites deviennent autant d’objectifs généraux et spécifiques qui s’énoncent en fonction d’un contenu/programme, qui, avec et par la détermination des autres composantes, deviennent autant d’objectifs intermédiaires planifiés en vue de l’atteinte de l’objectif terminal.

Pour aborder ces contenus, l’éducateur choisit des moyens de mise en interaction qui prennent souvent la forme de méthode didactique reliée à une activité spécifique. Cette activité se déroule à un temps donné et dans un espace délimité.

Toutes ces composantes reçoivent le support d’un code et de procédure pour le déroulement harmonieux de l’animation de l’intervention. Ce déroulement sera supporté également par un système de responsabilité favorisant l’appropriation de la situation d’intervention par les acteurs cibles concernés. Enfin, pour vérifier l’atteinte des objectifs et l’acquisition de nouvelles conduites par les sujets, le système d’évaluation et de reconnaissance sera utilisé, ainsi que pour leur signifier et supporter la conservation de ces acquis (Renou 2005).

Remarquons que les différences dans l’ordre proviennent du fait que Renou organise les composantes dans un ordre différent que Gendreau (2001).

Les niveaux d’intervention

Déjà en 1978, Gendreau faisait une distinction entre trois niveaux possibles de l’intervention psychoéducative : le niveau de l’organisation, le niveau de l’animation et le niveau de l’utilisation. Reprenant cette distinction, Renou (2005) a élaboré sur ceux-ci en expliquant qu’il s’agit de trois façons différentes, mais complémentaires de lire la réalité de la structure d’ensemble. En raison de la confusion qu’ils provoquaient en lien avec les opérations professionnelles psychoéducatives, il a renommé respectivement ceux-ci : niveau structural, niveau fonctionnel et niveau des résultats.

Le niveau structural fait référence aux conditions de la réalité à l’intérieur de laquelle l’intervention se déroule. Il est formé par la structure d’ensemble du milieu d’intervention ou de l’activité formée des dix composantes liées les unes aux autres.
Le niveau fonctionnel est la vie même de la structure d’ensemble. C’est le fonctionnement de la structure d’ensemble dans le vécu réel en tenant compte de la façon dont chacune de ces composantes se met en place dans la réalité. Il s’agit donc de la phase où le sujet et l’éducateur sont dans l’ici et maintenant et vivent ensemble la structure d’ensemble. C’est le niveau où se déroule le vécu éducatif partagé.
Le niveau des résultats est le produit du niveau précédent. Il s’agit des résultats de l’intervention, donc du vécu de la structure en interaction .
Il est évident que ces trois niveaux sont interreliés. Ainsi, plus le niveau structurel de l’activité ou du milieu a un potentiel expérientiel riche, plus le niveau fonctionnel sera de qualité permettant d’en faire une utilisation immédiate ou future et de rencontrer de meilleurs résultats dans le cadre d’une intervention psychoéducative donnée. En résumé, si le psychoéducateur désire de meilleurs résultats, il travaillera à développer la meilleure structure d’ensemble possible, afin qu’elle s’articule efficacement dans le vécu et que le sujet puisse en retirer un maximum de bénéfices.

Applications cliniques de la structure d’ensemble

Dans quel cadre est-il possible d’appliquer la structure d’ensemble ?

Les exemples en psychoéducation sont souvent issus de l’intervention en internat, avec une population adolescente présentant des troubles extériorisés du comportement. Toutefois, la structure d’ensemble peut être appliquée à n‘importe quel milieu d’intervention y compris les milieux « naturels » comme la famille, l’école et les lieux de loisirs (Gendreau 2001). Cela implique également que la structure d’ensemble peut être appliquée avec des sujets de tout âge présentant tout types de problématique.

La structure d’ensemble peut être appliquée à plusieurs échelles c’est-à-dire de la totalité ou l’ensemble d’un milieu jusqu’à la spécificité d’une intervention.

Ainsi, Gendreau (2001), fait une distinction entre le milieu et le contexte. Alors que le milieu consiste en l’endroit physique où se déroule principalement l’intervention, le contexte concerne plutôt l’environnement immédiat, les circonstances précises, la situation spécifique où prend place un vécu partagé. Cette vision a été reprise et complétée dans le cadre de Boscoville 2000 (Gendreau, Prince, & Bernier, 2005) .

 

Renou (2005), quant à lui le subdivise en

  • Organisation générale d’un milieu
  • Programme spécifique à l’intérieur d’un programme général du milieu
  • Activité ou atelier
  • Période spécifique dans cet atelier ou activité.

La structure d’ensemble peut logiquement être appliquée à chacune de ces échelles, autrement dit elle peut servir autant à déterminer une activité spécifique, qu’un programme, que l’ensemble d’un milieu.

De manière similaire, la structure d’ensemble peut être appliquée de nombreuses façons en fonction du groupe des personnes visées dans le milieu d’intervention. Ainsi Renou (2005) l’applique tant à l’ensemble des sujets d’un milieu, qu’aux sujets d’une unité, à un groupe de sujets ou à un sujet individuel. En pratique, il est possible de développer une structure d’ensemble pour chacune de ces populations à l’intérieur d’un même milieu.

Dans quel cadre théorique est-il possible d’appliquer la structure d’ensemble ?

Comme mentionné précédemment la structure d’ensemble a traditionnellement été utilisée avec les modèles du « paradigme de l’interaction » et de « l’actualisation des forces du Moi » (Guindon, 1969). Cela peut donner l’impression que la structure d’ensemble ne peut être utilisée que dans le cadre de ces théories.

Contrairement à cette impression, la structure d’ensemble peut être utilisée dans de nombreux cadres théoriques tels que : L’approche cognitive comportementale (Le Blanc & Trudeau Le Blanc 2006 ), l’approche cognitivo-développementale, Psychodynamique, etc.

La structure d’ensemble vient donc compléter les cadres théoriques utilisés dans les milieux d’intervention et non s’opposer à eux.

A quoi sert concrètement la structure d’ensemble ?

La structure d’ensemble permet d’observer une situation ou de créer une intervention. Toutefois, l’utilité de la structure dépend de l’opération professionnelle où l’action du psychoéducateur se situe. Ainsi, peu importe l’opération que l’éducateur accomplit, il est possible d’utiliser le modèle structural pour comprendre l’intervention ou alors de colliger des informations pour développer ou modifier une structure d’ensemble.

Par exemple, lors de l’opération « observation », le psychoéducateur pourra utiliser des centrations spécifiques pour observer une situation ou un milieu en lien avec les composantes d’une structure d’ensemble qui reflèterait une compréhension précédente de la situation.

Utilité de la structure d’ensemble en lien avec les opérations professionnelles :

Observation: Permet d’avoir des centrations spécifiques pour observer une intervention; une situation; un milieu.
Évaluation: Permet de rappeler un certain nombre d’éléments significatifs à évaluer.
Planification: Permet d’avoir des points de repères pour planifier une intervention.
Organisation: Permet d’avoir des points de repères pour organiser l’intervention. Facilite la compréhension d’une intervention en cours de déroulement afin de favoriser la réorganisation sur le champ.
Animation: Permet de situer son action en tenant compte de l’ensemble du contexte.
Utilisation: Permet de rappeler un certain nombre d’éléments qui peuvent être utilisés dans un retour avec le sujet.
Évaluation post situationnelle: Permet de rappeler un certain nombre d’éléments significatifs à évaluer lors de l’évaluation post situationnelle.
Communication: Fournit un nombre d’éléments pertinents à communiquer à ses collègues.

Pour faciliter le lien entre la structure d’ensemble et les opérations professionnelles, il est possible d’utiliser un tableau à double entrée (Grégoire, 2011):

Ce tableau permet de tenir compte de chacune des composantes lors de chacune des opérations professionnelles. Il permet également de réfléchir à l’application de la structure d’ensemble lors de chaque opération.

Notons qu’il a été proposé d’ajouter une troisième dimension qui serait celle des schèmes relationnels. En effet, ceux-ci peuvent être appliqués non seulement lors de chaque opération professionnelle, mais également pour chaque composante (Grégoire, 2011).

Ainsi par exemple il est possible d’être empathique avec le sujet, lorsque l’on planifie la composante temps d’une intervention. Cela se manifeste notamment par une recherche de la signification de ce temps pour lui et donc par la détermination d’une durée optimale pour le sujet.

En observant les schémas précédents, il est possible de remarquer que la structure d’ensemble est indissociable des opérations professionnelles du psychoéducateur. Ainsi, tour à tour la structure d’ensemble permettra de mieux définir les actions qui doivent être commises et ces dernières permettront de compléter une structure d’ensemble convenant mieux aux besoins du sujet.

Soutiens empiriques

En date d’aujourd’hui il n’existerait aucune recherche soutenant la structure théorique de la structure d’ensemble ou son efficacité lors de l’application.

Il est à noter que des recherches appliquées – notamment par le biais des maitrises avec rapport d’intervention – viennent progressivement compléter les connaissances expérientielles des psychoéducateurs. Toutefois, il n’existerait à l’heure actuelle aucune recension exhaustive des résultats de celles-ci.

Conclusion

La structure d’ensemble a joué un rôle central dans le développement de la psychoéducation et continue d’être un outil d’une grande utilité dans la pratique des intervenants.

Toutefois un certain nombre de réponses reste aujourd’hui sans réponses : Quel est le taux d’utilisation réelle de la structure d’ensemble dans la conception ou l’analyse d’intervention ? Sa structure théorique est-elle soutenue empiriquement? Son efficacité est-elle soutenue empiriquement?

Pour l’avenir, il apparait donc pertinent que des recherches empiriques soient menées afin de répondre à ces différentes interrogations. Il semble que rien n’ait été développé à ce niveau.

La structure d’ensemble trouvant son origine dans le milieu de l’internat, il serait intéressant de déterminer s’il serait possible de réorganiser les diverses composantes de façon plus pratique pour les nouveaux domaines de la psychoéducation tel que le travail auprès des aînés, le travail en milieu naturel, etc.

Dans le cadre de cette réflexion il pourrait être intéressant de déterminer si certains éléments – tels les référents mentionnés par Renou – ne pourraient pas être considérés comme des composantes à part entières. Cela permettrait enfin d’obtenire un consensus sur le nombre de composante qui constitue la structure d’ensemble.

Bibliographie :

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Grégoire Jacques (2011), Recueil de texte pour le cours PSE 2205, Ecole de Psychoéducation, Université de Montréal.

Guindon, J. (1969). Le processus de rééducation du jeune délinquant par l’actualisation des forces du moi. Montréal : Centre de recherche en relations humaines.

Le Blanc, M., Trudeau Le Blanc, P. (2006) Approche cognitive comportementale Activités individuelles : cahier 3 : L’activité d’auto-observation et la restructuration cognitive. Montréal : Boscoville 2000.

Prince, D. (2010) PSE2204 – Notes du cours 2 : Modèle psychoéducatif, la structure d’ensemble [Présentation PowerPoint].Université de Montréal.

Renou, M. (2005). Psychoéducation, une conception, une méthode. Montréal, QC : science et culture. Trudeau Le Blanc, T., Le Blanc, M., & Bernier, M. (2007) Approche cognitive comportementale : Activités d’apprentissage en groupe ; L’activité d’apprentissage de moyens et d’habiletés pour la régulation de la colère. Montréal, Québec : Boscoville 2000.

Compléments

Comment citer

Schüle, M. O. (2012). Structure d'ensemble. Dans Unipsed.net. Repéré à http://www.unipsed.net/?p=1472

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