Psychoéducation (Définition)

Dans l’attente d’un article plus complet, ce texte expose quelques pistes de définitions qui ont été énoncées par certains auteurs.

Il est extrêmement difficile de définir la psychoéducation sans en décrire l’histoire, ou toutes les réflexions ou influences qui l’ont menée là où elle est présentement. Le présent article n’a aucunement la prétention de cerner tout ce qui la compose, mais plutôt d’exposer quelques pistes de définitions qui ont été énoncées par certains auteurs. Nous aborderons donc dans un premier temps la perspective de Gilles Gendreau et dans un second temps celle de Marcel Renou.

Dans son livre Jeunes en difficulté et intervention psychoéducative (2001), Gendreau expliquait que l’approche psychoéducative s’inscrit entre un pôle dur de contrôle externe des comportements et un pôle plus doux dans lequel le comportement est le symptôme d’un environnement déviant et dans lequel il faut implanter le moins de conditions possibles afin de ne pas marginaliser le sujet. Ainsi, l’intervention tend à agir sur l’environnement tout en reconnaissant un pouvoir au sujet sur sa propre démarche.

Ce n’est pas tant par sa clientèle que l’approche psychoéducative se démarque, mais par l’utilisation de l’environnement dans la réadaptation du sujet; dans le cadre d’une intervention, le travail de l’intervenant est donc de provoquer des occasions de de vivre des interactions appropriées en organisant les composantes de l’environnement (Gendreau, 2001). L’intervention traditionnelle dyadique devient donc une intervention dynamique en ce sens que le potentiel du sujet, à savoir ses forces, rencontre le potentiel d’un environnement afin de répondre à ses besoins et lui permettre de s’adapter à des normes sociales culturellement acceptées (Gendreau & Lemay, 1995).

Renou (2005) a quant à lui relevé sept dimensions dans lesquelles la psychoéducation peut se définir différemment puisque le nom « réfère à des réalités fort diverses » (p. 27). Les sept dimensions relevées sont les suivantes : 1) une discipline, 2) une approche, 3) une méthodologie pratique, 4) une formation, 5) un champ de pratique, 6) une profession et 7) l’éducation spécialisée. La psychoéducation est une discipline puisqu’elle regroupe des postulats, des valeurs et des croyances qui lui sont propres. Elle est également une approche en ce sens qu’elle possède des concepts, qui découlent des postulats, et qui lui sont propre dans la façon du psychoéducateur d’envisager l’intervention. Troisièmement, il est possible d’aborder la psychoéducation comme étant une méthodologie pratique en regard de son opérationnalisation dans sa pratique. Nous n’avons qu’à penser à la structure d’ensemble et aux opérations professionnelles qui, bien qu’elles ne soient pas utilisées uniquement par les membres de la profession, permettent tout de même de nous distinguer des autres dans leur emploi systématique. Bien entendu, elle est une formation puisqu’elle est enseignée dans diverses universités et que le cursus scolaire oblige l’évaluation de compétences propres aux futures psychoéducateurs tant dans leur savoir, leur savoir-faire que leur savoir-être. Le champ de pratique concerne tous les contextes où la profession peut se pratiquer, tandis que la profession réfère au fait de devoir appartenir à un ordre professionnel. Finalement, Renou considère que les psychoéducateurs sont, tous comme les techniciens en éducation spécialisée, des éducateurs de l’éducation spécialisée puisque les deux professions œuvrent dans les mêmes champs de pratique. Il reconnaît toutefois que ces deux métiers diffèrent quant aux autres dimensions.

La psychoéducation est une discipline encore très jeune et en constant développement. Comme nous le disions en introduction, il est extrêmement ardu trouver une définition qui puisse faire consensus puisqu’elle peut dépendre de la dimension selon laquelle elle est abordée et surtout sans aborder les paradigmes et notions qui la sous-tendent. Ainsi, le présent texte peut être considéré comme une réflexion théorique plus générale, voire même philosophique, à partir de laquelle il serait possible de développer une définition qui correspondrait plus à la réalité de la pratique et de la recherche.

Références

Gendreau, G. (2001). Intervention psychoéducative et jeunes en difficulté. Montréal, Québec : Éditions Sciences et Culture.

Gendreau, G., & Lemay, L. (1995). Un premier défi : le partage de compétences entre trois catégories d’acteurs dans Gendreau, G. et coll. Partager ses compétences, un projet à découvrir tome 1. Montréal, Québec : Éditions Sciences et Culture.

Renou, M. (2005). Psychoéducation : une conception, une méthode. Montréal, Québec : Béliveau éditeur.

Comment citer

Chénard, G. (2013). Psychoéducation (Définition). Dans Unipsed.net. Repéré à http://www.unipsed.net/index.php/articles/433-def

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