Mises en garde et conséquences (Technique d’intervention)

Dans l’attente d’un prochain article sur les mises en garde et conséquences, nous publions avec l’accord de Marcel Renou, un extrait du livre: Renou, M. (2005). Psychoéducation, une conception, une méthode. Montréal, QC : science et culture.

Définition

On pourrait faire de longues distinctions sémantiques sur le sens des termes; mises en garde et menaces ou conséquences et punitions. Il suffit de retenir que cette technique est l’inverse de la précédente. Elle vise à prévenir ou décourager l’avènement de conduites jugées inadéquates et non souhaitées, en faisant appel à des éléments de la réalité constituant des sources de déplaisir pour le sujet.

Indications

On vise à déclencher chez le sujet une conduite visant à en remplacer une autre jugée déviante et ainsi éviter un déplaisir que l’on associe à l’avènement de cette conduite. On espère que le sujet associera, de manière durable, conduite déviante et déplaisir conséquent. Il faut donc, dans le cas où la conduite déviante se produirait, que la conséquence ( ou la punition) qui y est associée soit effectivement source de déplaisir.

La conséquence doit être reliée logiquement à la conduite sanctionnée et non à la personne qui applique la conséquence. Le sujet devrait pouvoir retourner l’agressivité ressentie contre lui-même, afin de s’approprier la responsabilité de son comportement sans retourner cette agressivité contre l’éducateur qui applique la conséquence. Il faut que la frustration subie soit à la mesure des capacités du sujet à la supporter, dans la perspective d’une conduite externe à modifier, et non dans la perception d’une agression de la réalité externe.

L’emploi de cette technique suppose donc, de la part du sujet, une perception minimale d’une responsabilité dans l’acte commis. Le sujet doit percevoir correctement la véritable intention de l’éducateur et, tout comme pour la récompense, il doit faire le lien dans le temps entre la conduite adoptée et le déplaisir conséquent.

Contre-indications

Cette technique ne doit pas être une forme d’exutoire à la colère et à l’agressivité de l’éducateur. Le sujet doit vivre la conséquence sans tomber , à moyen terme, dans un état de désorganisation encore plus grand que celui ayant amené l’application de la conséquence. Avec certains sujets, il est donc parfois difficile de faire appel à des conséquences ‘’ objectives’’.

Le sujet qui subit la conséquence peut être la victime d’une exploitation de la situation de la part des autres membres du groupe qui peuvent ainsi annuler l’effet correcteur recherché ( exemple : railleries qui décuplent la frustration ressentie). Cette technique est particulièrement contre-indiquée avec les sujets à tendance masochistes, comme avec ceux dont l’emploi exclusif de cette technique ne fait que servir d’alibi à des conduites encore plus déviantes.

Comment citer

Renou, M. (2005). Psychoéducation, une conception, une méthode. Montréal, QC : science et culture.

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2 réponses à «Mises en garde et conséquences (Technique d’intervention)»

Marc-Olivier Schülea écrit:

Il serait intéressant de parler des sources suivantes:

-Garon, B. et Roy, M. (1996) comprendre le comportement humain: observer analyser, intervenir. Québec: édition behaviora, (pp329-359) - Redl. F. et Wineman, D. (1964) L'enfant agressif. Tome 1 le moi désorganisé Paris, Fleurus. - Redl. F. et Wineman, D. (1964) L'enfant agressif. Tome 2, Méthodes de rééducation. Paris, Fleurus.

Marc-Olivier Schülea écrit:

Il serait intéressant d’ajouter les informations et les exemples provenant de l’ouvrage suivant :

Trudeau, H., Desrochers, C., & Tousignant, J.L. (1997). Et si un geste simple donnait des résultats. Guide d’intervention personnalisée auprès des élèves. Montréal, QC Chenelière/McGraw-Hill